ASH
Le Comité
Consultatif National d’Ethique pour les Sciences de la Vie et de la Santé a
rendu un avis sur la situation des personnes, enfants et adultes, atteintes
d’autisme En
novembre 2007, le CCNE dressait un bilan de la situation de la prise en
charge de l’autisme en France des plus alarmants : « 350 000 à 600 000 personnes
atteintes de ce syndrome au sens le plus large du terme (trouble envahissant
du développement) et 5 000 à 8 000 nouveaux nés par
an (qui) développeront ce handicap ». Ce
comité insiste sur « la nécessité
d’une prise en charge adaptée qui nécessite : - un diagnostic fiable, le plus
précoce possible - un accompagnement éducatif
comportemental et psychologique individualisé, précoce et adapté… ». Ce que dit le syndicat : Le diagnostic scolaire précoce est rendu
d’autant plus difficile que la médecine scolaire se réduit à une « peau
de chagrin », et que les missions de prévention des RASED disparaissent.
Comment envisager des diagnostics précoces et fiables quand des RASED souvent incomplets doivent suivre de
1 500 à plus de 2 000
élèves ? Pour cela il faudrait au minimum, comme l’exige le
SNUDI FO depuis des années, un RASED complet pour 800 élèves. Un accompagnement éducatif adapté ? Mais qui
mieux que des enseignants spécialisés peuvent mener à bien cet
accompagnement ? Certainement pas un enseignant ordinaire, seul dans une
classe de 28 élèves ou plus. Le comité en convient d’ailleurs puisqu’il signale
que dans des pays comme l’Italie, « lorsqu’un
enfant souffrant de handicap intellectuel ou de communication est inscrit et
accueilli dans une classe, l’effectif de la classe est automatiquement divisé
par deux et l’enseignant se voit adjoindre un deuxième enseignant spécialisé ». Dans
ses recommandations, le CCNE insiste sur le fait « qu’une prise en charge par des personnes n’ayant pas reçu de
formation appropriée constitue une prise en charge inadaptée qui peut souvent
conduire à une maltraitance ». Le comité précise par ailleurs
« qu’il est illusoire de favoriser
l’insertion à l’école et de créer des structures nouvelles permettant
d’accompagner les enfants et adultes si l’on n’apporte pas aux professionnels
chargés de la prise en charge éducative (…) une réelle formation (…). Faute
d’un accès des professionnels à une formation adaptée, on condamne les
personnes atteintes de syndrome autistique, leur famille et les
professionnels à l’échec et à l’épuisement ». Ce que dit le syndicat : Ce qui est valable pour les enfants
atteints de syndromes autistiques l’est pour tous les élèves en situation de
handicap. Il est indispensable qu’ils aient accès à enseignement adapté à la
nature et au degré de leur handicap. La formation appropriée dont parle le CCNE
ne peut s’entendre pour les enseignants que sous la forme d’une formation
spécialisée telle que le CAPA SH. En aucun cas les journées de
sensibilisation aux problèmes du handicap dans les IUFM. Le
CCNE constate que le plan autisme de 2005-2006 ne prévoyait de créer que 750
nouvelles places supplémentaires pour les enfants et qu’en aucun cas cela ne
saurait être suffisant pour accueillir les
60 000 à 100 000 enfants atteints de syndromes autistiques
et déclare que « ce manque de
place confronte les familles à une situation dramatique et constitue une
véritable maltraitance par défaut de la quasi-totalité des enfants atteints
de ce handicap ». Ce que dit le syndicat : Depuis des années maintenant, le SNUDI FO dénonce
une politique éducative basée sur les seuls principes de restriction des
dépenses publiques. Cette politique qui conduit à la maltraitance des élèves
handicapés est inacceptable. Nous devons exiger des pouvoirs publics : - la création immédiate de toutes les places
nécessaires dans les établissements médicaux, médicaux sociaux pour
accueillir tous ces enfants, - la
création en nombre suffisant de postes d’enseignants spécialisés pour la
prise en charge éducative de ces enfants atteints de troubles envahissants du
développement. |