Article paru dans le journal national

l’Ecole Syndicaliste n°331 d’octobre 2003

 

Maternelle: une déscolarisation programmée…

 

La rentrée, plusieurs centaines d’enfants de 3 ans en liste d’attente à Paris…

Extraits du communiqué de presse du SNUDI-FO 75

 

(…)Jeudi 4 septembre, à l’issue du groupe de travail  (…) les autorités académiques ont été contraintes d’ouvrir 12 nouvelles classes (7 en maternelle, 5 en élémentaire).

Selon les pouvoirs publics,  les graves problèmes de la rentrée seraient réglés !

En effet, M. Polivka,  Directeur de l’Académie de Paris,  n’a pas hésité à déclarer : « Les listes d’attente sont résorbées ou en voie de l’être pour les élèves de 3 ans révolus qui seront tous accueillis » (cf. “Le Parisien”, 5 septembre).

Tous “accueillis” ? Mais où ? Dans le privé, dans des structures diverses et variées qui aujourd’hui se développent en concurrence avec le service public  ?

 

D’après les chiffres du rectorat, après ouverture de 7 nouvelles classes en maternelle, 410 enfants (369 nés en 2000, mais aussi 33 nés en 1999 et même 8 nés en 1998) sont toujours à la porte des écoles maternelles parisiennes. 1638 enfants nés en 2001 sont eux-aussi recensés en liste d’attente.

Cette situation est d’autant plus inadmissible que plusieurs dizaines d’ enseignants titulaires (40 le 2 septembre) sont toujours sans poste et que 138 locaux –classes restent inutilisés en maternelle !

Dans le 20ème arrondissement, l’école neuve polyvalente cité Champagne (4 classes maternelles, 6cl. élémentaires) restera inutilisée cette année, “faute de besoins” ose prétendre l’administration, alors que selon les chiffres du rectorat, 83 enfants de 3 ans et 261 de 2ans sont toujours en liste d’attente, après l’ouverture de 2 nouvelles classes dans cet arrondissement .  

Les parents dont les enfants sont à la porte du service public, ceux, nombreux, qui ont été contraints d’inscrire leur enfant à l’école privée ou de trouver une autre « solution de fortune », tous, avec les enseignants, sont en droit d’exiger du Rectorat et du Ministère les mesures d’urgence.

 

C’est un véritable plan de déscolarisation qui est engagé contre l’école maternelle publique, gratuite et laïque. Dans de nombreux départements, la situation s’est brutalement dégradée en cette rentrée : quelques exemples parmi d’autres.

 

Dans le Val d’Oise, hors ZEP, les enfants de moins de 3 ans ne sont plus comptabilisés, 150 en liste d’attente dans la seule ville d’Argenteuil. Dans une autre commune, pétition, délégation à l’IA contre la fermeture de la classe entraînant des sections à 2 niveaux à 28 et 29 avec 4 enfants en grande difficulté, dont un autiste ; ailleurs, l’IA ferme une classe maternelle et impose de regrouper les enfants de GS avec les CP.

 

Dans le Rhône, des centaines d’enfants de 3 ans (nés dans le dernier trimestre 2000) sont en liste d’attente, ainsi que 1500 âgés de 2 ans En Indre et Loire, les enfants de 2 ans se retrouvent à la porte des écoles, moyenne de plus de 32 par classe à la maternelle de Montbazon, des cours double GS/CP sont mentionnés dans le tract de la section.

 

Dans le Var, listes d’attente d’enfants de 2 ans, sureffectifs, sections à plusieurs niveaux y compris des cas de GS/CP.

 

A Paris, plusieurs centaines d’enfants de 3 ans en liste d’attente alors qu’une trentaine d’enseignants titulaires 1ère année n’ont toujours pas de poste trois semaines après la rentrée et que 138 locaux-classes restent inutilisés dans les 328 écoles maternelles parisiennes.(cf. extraits du communiqué de la section de Paris)