Intégration Scolaire : Non aux intégrations par défaut !

 

Article paru dans l’Ecole syndicaliste des bouches du Rhône N° 78 Octobre 2002

 

Nous publions ci contre des extraits du courrier de « révolte » d’une collègue qui nous remercie de notre article sur l’intégration scolaire du bulletin 76 et a décidé de se syndiquer au SNUDI FO !

 

Le SNUDI FO défend les conditions de travail des personnels (qui sont liées avec les conditions d’enseignement pour tous les élèves).

 

Le SNUDI FO continuera à se battre

 

- pour le retrait des circulaires en question,

 

- pour que l’intégration des élèves handicapés se fasse dans de bonnes conditions (handicap compatible avec la vie scolaire, volontariat des enseignants, moyens d’accompagnement nécessaires, effectifs réduits, projets contractuels et révisables, …)

 

- pour que l’on cesse de culpabiliser les enseignants.

(…) J’ai accueilli dans ma classe de grande section, sous condition de la présence d’une AIS, un enfant dit « caractériel ( ?)», XXX, accueil qui s’est donc fait à mi-temps. (…) En cette fin d’année, j’ai proposé de reprendre XXX en grande section, sous réserve de la présence d’une AIS (AVS maintenant). (…) De toutes façons, personne n’avait d’autre solution à proposer, les parents essaient d’obtenir un temps plus important de l’AVS.

 

Mais voilà que dans le B.O. du mois de mai, on peut lire «  en aucun cas l’accueil d’un élève handicapé ne peut être conditionné par l’attribution d’un emploi d’un auxiliaire »… « La présence d’un auxiliaire de vie scolaire est utile dans certains cas mais elle ne peut être une condition de la scolarisation » … !

Qu’est ce que ça veut dire ? … Qui a écrit ces textes ? (…) En tout cas, certainement pas un enseignant qui aurait eu à se débrouiller avec un enfant qui ne vit pas au diapason avec la classe, qu’il faut suivre en travail individualisé, à qui il arrive de se rouler par terre … pendant qu’il faut faire « langage » avec les autres qui ne sont pas forcément des images !

Que faire quand XXX ne veut pas entrer en classe ? Aller chercher XXX pour lui faire comprendre qu’il y a des règles à respecter à l’école et laisser les autres à attendre sans surveillance ...ou laisser XXX venir quand il en a bien envie …dans ce cas, l’école lui sert à quoi ?

Ce ne sont que des petits exemples.

Si XXX (et je prends cet exemple puisque je l’ai vécu) est suivi par le CAMPS, fait « l’objet » d’un PISA, c’est qu’il y a quelque chose …et qu’il a besoin d’une aide… et la maîtresse aussi ou sa classe explose !

 

Car parlons de l’aide apportée à l’équipe éducative !

BO : « Le médecin de l’Education nationale ainsi que le psychologue scolaire apportent leurs compétences particulières pour aider l’équipe éducative à réussir l’accueil ».

Ma collègue (qui a accueilli un enfant trisomique ) et moi même attendons toujours le psychologue scolaire : il n’y en a pas ! Merci l’Education Nationale .

Oui, d’accord pour accueillir des enfants « handicapés » à l’école, mais qu’on ne décide pas n’importe quoi, à la place des enseignants qui vivent quotidiennement les problèmes de cet accueil. (…)

 

Il est évident que cela représente un coût pour la société, mais il faut choisir !

Dans nos classes, on ne peut pas tout faire. Nous sommes enseignants en maternelle ou en primaire pas éducateurs spécialisés ! Nous avons 25 à 30 élèves …et non 5 ou 6 comme au CAMPS ! (…)

Je pense et je ne dois pas être la seule, que les syndicats pourraient réagir sur ce problème, car l’on va se retrouver dans quelques temps avec des classes accueillant des élèves « handicapés » (et jusqu’à quel handicap ?) sans aucune aide quelconque.