Mise en réseau des écoles

 

Jean Claude Mailly s’adresse aux maires

 

Paris, le 12 février 2004

 

        Monsieur le Maire,

        Madame le Maire,

 

        La Confédération Générale du Travail Force Ouvrière n'a pas pour habitude de saisir les élus locaux. Toutefois, elle tient aujourd'hui à vous alerter sur l'orientation gouvernementale décidée corrélativement au grand débat public sur l'école, qui tend à mettre en réseau les écoles primaires.

        Discuté au sein des structures internes du ministère, le projet qui en découle s'appuie sur les propositions du rapport élaboré par les Inspections Générales de l'Education Nationale et de la Recherche.

Sa présentation récente au Conseil des ministres, augure d'une mise en oeuvre accélérée du processus qui s'inscrit dans l'exigence de réduction de la dépense publique, pour satisfaire aux engagements budgétaires des traités européens.

        La Confédération Générale du Travail Force Ouvrière, qui revendique une révision du Pacte de stabilité et de Croissance pour maintenir sur l'ensemble du territoire des services publics de qualité et de proximité, tient à vous alerter sur les conséquences que recouvre ce projet de mise en réseau des écoles.

        L'objectif vise à "éviter les écoles à moins de trois classes afin de faciliter le fonctionnement des cycles" et invite "les élus à transférer aux structures intercommunales la compétence scolaire".

        Au bout du compte, "faute d'effectif suffisant pour justifier trois classes, il n'y aurait pas d'école proprement dite mais un site de scolarisation".

Ce serait donc 15 000 écoles qui seraient menacées de disparition, accélérant ainsi l'exode rural et la désertification de pans entiers du territoire, car pour reprendre cette formule bien pensée : une école qui ferme, c'est un village qui meurt.

        Or, chacun sait la place irremplaçable de l'école en terme d'instruction et le rôle de cohésion sociale qu'elle tient, avec l'ensemble des services publics, au regard de l'aménagement équilibré du territoire.

        La CGT- Force Ouvrière ne peut souscrire à l'élimination des structures territoriales historiques dont les communes sont les échelons de proximité et d'actions plébiscitées, à juste titre, par les citoyens. De fait, elle juge indispensable le maintien du réseau scolaire qui participe à la vitalité communale.

        Notre organisation syndicale, et tout son engagement le prouve, reste profondément attachée à la démocratie et aux valeurs républicaines dont l'école est le creuset.

        Persuadés que vous partagez notre inquiétude,

        Nous vous prions de croire, Monsieur (Madame) le Maire, à l'assurance de nos sincères salutations.