Déclaration Fédération FO de l’enseignement

au CDEN du 24 septembre 2008

 

Monsieur le Préfet, Monsieur l’Inspecteur d’Académie,

 

La fédération FO de l’enseignement tient à faire remonter l’exaspération des enseignants en cette rentrée scolaire où les difficultés s’accumulent :

- D’abord parce que, et nous l’avons déjà dit, le nombre élevé de fermetures à surveiller a perturbé considérablement la rentrée, les chiffres annoncés par les directeurs cet hiver correspondaient aux élèves présents à la rentrée. La prise en compte de leurs chiffres aurait évité un tel gâchis. De ce fait même de nombreux jeunes collègues n’ont eu que très tardivement leur nomination.

- La date butoir du dépôt des projets d’école, avec ses nombreuses annexes, est le 30 septembre alors que la charge de travail liée à la rentrée ne s’est pas encore résorbée.

- La distribution obligatoire des programmes aux parents d’élèves dans un livret qui ignore totalement la maternelle et la mention des réseaux d’aide, indiquant les heures de soutien et les stages comme solutions idéales à la difficulté scolaire.

- La réception des déclarations individuelles d’intention de faire grève, véritable remise en cause de nos droits.

- La mise ne place du service minimum.

- Les provocations de notre ministre dans ses déclarations sur l’école maternelle.

- Le gel de l’augmentation du point d’indice.

- Et enfin s’ajoute à cela la mise en place de la « nouvelle semaine scolaire » qui organise une véritable pagaille, avec la multiplication des circulaires d’IEN, de pressions et contraintes diverses.

 

Le ministre a donc annualisé 108 h de nos obligations de service et publié décret et circulaires pendant les congés d’été.

FO n’a signé aucun protocole d’accord, aucun relevé de conclusions pour la mise en œuvre de la suppression de deux heures d’enseignement hebdomadaire aux élèves, et reste attaché aux intérêts des personnels et de l’école de la république.

La circulaire sur la mise en œuvre des 60h d’aide personnalisée crée la plus grande confusion, laissant presque à chacun, la possibilité de définir des créneaux horaires différents, une répartition différente entre heures d’aide personnalisée et temps de préparation, des obligations différentes selon les personnels (directeurs, adjoints, maîtres-formateurs, TR), faisant porter sur les directeurs d'école - dont ce n’est pas le rôle - l'élaboration d'un tableau de contrôle du service des 108 h de chaque enseignant à transmettre à l’IEN.

 

C’est l’individualisation-dislocation de nos obligations de service, la remise en cause de notre statut national et du cadre national de l’Ecole publique qui préparent « l’école nouvelle génération » annoncée par le ministre dans son discours de rentrée.

C’est la dénationalisation de l’Ecole républicaine dans le droit fil de la destruction de l’Administration des Postes, en application des exigences européennes de privatisation des services publics.

Concrètement, dans le département, la mise en œuvre des 60 heures d’aide personnalisée a posé de nombreux problèmes que nous avons signalé au fur et à mesure à Monsieur l’Inspecteur d’Académie. Des IEN ont tenté d’imposer à des enseignants d’écoles maternelles d’aller organiser le soutien à l’école élémentaire, contraignent des collègues de classe unique d’aller en concertation dans une école située à 15 km. Ce qui  remet bien en cause la nomination sur un poste.

 

Plus généralement FO réaffirme que l’instauration de « 2 h d’aide personnalisée » et l’organisation de « stages de remise à niveau » pendant les vacances (sur la base du volontariat… pour l’instant !) transfèrent à chaque enseignant les missions auprès des élèves en difficulté. Ce faisant le ministre fait porter la responsabilité de l’échec scolaire sur les enseignants pour mieux poursuivre sournoisement le démantèlement déjà bien engagé de l’enseignement spécialisé.

C’est ce que confirme le rapport de la mission d’audit sur la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) dans l’Education Nationale qui préconise de « supprimer les réseaux d’aide et de soutien » et de « redéployer une partie des personnels concernés dans les écoles relevant de l’Education prioritaire »...

L’ancien ministre Luc Ferry a d’ailleurs expliqué, le 2 septembre, que l’objectif principal de la suppression de ces deux heures était la suppression des RASED permettant de récupérer 8000 postes.

D’ores et déjà, les décrets DARCOS et les circulaires d’application ignorent totalement nos collègues des RASED !

 

Face à cette situation, la fédération FO de l’enseignement

- se prononce pour l’abrogation des décrets Darcos supprimant les heures de classe pour les élèves et annualisant les obligations de service des enseignants se prononce contre les mesures de carte scolaire prises en cette rentrée qui ne vont pas dans le sens de la lutte contre l’échec scolaire,

- s’oppose à une définition locale du service des enseignants et demande le respect d’horaires et d’obligations de service déterminés nationalement pour tous,

- demande à Monsieur l’Inspecteur d’Académie le respect de l’affectation des personnels : aucun enseignant du premier degré ne peut être contraint de faire tout ou partie de son service dans une autre école que son affectation prononcée par la CAPD et actée par un arrêté de nomination.

 

Philippe ROMS

Pour la fédération FO de l’enseignement