Déclaration Fédération FO de l’enseignement

au CTPD du 4 septembre 2008

 

Monsieur l’Inspecteur d’académie,

La fédération FO de l’enseignement souhaite faire remonter l’exaspération, l’inquiétude et parfois même le découragement des enseignants en cette rentrée scolaire où les difficultés s’accumulent :

- d’abord parce que, et nous l’avons déjà dit, le nombre élevé de fermetures à surveiller perturbe considérablement la rentrée dans les écoles concernées, alors même que dans nombre de cas la réalité correspond aux chiffres annoncés par les collègues directeurs et non à ceux retenus par l’administration

- de ce fait même de nombreux jeunes collègues attendent leur nomination

- et cette année s’ajoute à cela la mise en place, bien hâtive dans notre département de la « nouvelle semaine scolaire » qui organise une véritable pagaille.

Le ministre a donc annualisé 108 h de nos obligations de service par décret le 30 juillet et circulaire d’application le 28 août (BO n° 32 du 28.08.2008). FO n’a signé aucun protocole d’accord, aucun relevé de conclusions pour la mise en œuvre de la suppression de deux heures d’enseignement hebdomadaire aux élèves, le service des enseignants demeurant de 27 h.

Cette circulaire crée la plus grande confusion, laissant à chaque IA, à chaque IEN voire à chaque école, la possibilité de définir des créneaux horaires différents, une répartition différente entre heures d’aide personnalisée et temps de préparation, des obligations différentes selon les personnels (directeurs, adjoints, maîtres-formateurs, TR), faisant porter sur les directeurs d'école - dont ce n’est pas le rôle - l'élaboration d'un tableau de contrôle du service des 108 h de chaque enseignant à transmettre à l’IEN.

 

C’est l’individualisation-dislocation de nos obligations de service, la remise en cause de notre statut national et du cadre national de l’Ecole publique qui préparent « l’école nouvelle génération » annoncée par le ministre dans son discours de rentrée.

Le rapport de la mission d’audit sur la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) dans l’Education Nationale prône ouvertement d’aller jusqu’à « l’autonomie complète du système éducatif » par la « déconcentration totale de l’offre éducative et décentralisation des financements » en proposant notamment de «gérer l’affectation et le service des professeurs sur le groupe d’écoles »… c’est à dire la dénationalisation de l’Ecole républicaine dans le droit fil de la destruction de l’Administration des Postes, en application des exigences européennes de privatisation des services publics.

 

Concrètement, dans le département, des IEN  imposent à des enseignants d’écoles maternelles d’aller organiser le soutien à l’école élémentaire alors que les problème de développement du langage sont primordiaux. Ce qui remet bien en cause la nomination sur un poste.

 

En cette première semaine de rentrée, se multiplient les réunions de catégories particulières de personnels (T1, Directeurs, T2…), le mercredi matin en particulier.

L’augmentation à 108h de nos obligations de service hors enseignement imposerait donc des frais de garde supplémentaires pour les collègues chargés de famille. De la même manière le transfert des 60 heures d’aide personnalisées peuvent se trouver en concurrence avec les cantines, les études et toute autre activité extra scolaire, ce qui entraînerait également une perte importante de revenus pour de nombreux collègues.

 

Sur l’organisation des 60 heures de soutien que vous avez déclinée dans votre circulaire du 9 juin et dont nous avons parlé en groupe de travail en fin d’année scolaire, c’est l’arbitraire le plus complet, certains IEN imposant 3x 35min, 3x40mn, 3x45 min ou 4x 25 min !

Par ailleurs nous avons été alertés par des collègues nommées sur 4 quarts de décharges de direction, les intérêts des directeurs (souhaitant des décharges en 1/ journées), se télescopent avec ceux des collègues qui se retrouvent dans une situation où entre le temps de correction minimum pour l’après-midi, le temps de trajet entre deux écoles et l’organisation du soutien… ils n’ont pas le temps de manger ! Ce qui est inacceptable. Ces collègues devraient être exemptés de soutien.

 

Plus généralement nous réaffirmons que l’instauration de « 2 h d’aide personnalisée » et l’organisation de « stages de remise à niveau » pendant les vacances (sur la base du volontariat… pour l’instant !) transfèrent à chaque enseignant les missions auprès des élèves en difficulté. Ce faisant le ministre fait porter la responsabilité de l’échec scolaire sur les enseignants pour mieux poursuivre sournoisement le démantèlement déjà bien engagé de l’enseignement spécialisé.

 

C’est ce que confirme ce même rapport de la mission d’audit sur la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) dans l’Education Nationale préconise de « supprimer les réseaux d’aide et de soutien » et de « redéployer une partie des personnels concernés dans les écoles relevant de l’Education prioritaire »... et déjà le décret comme la circulaire d’application des 108 h ignorent totalement nos collègues des RASED !

 

Face à ce décret qui ne peut que diviser les collègues et opposer directeurs et adjoints, la fédération FO de l’enseignement fait sienne la position unanime des délégués du personnels du Val de Marne du 28 août :

 

« Les élus du personnel SNUDI-FO, SNUipp-FSU, SUD Education, SE-UNSA

- se prononcent pour l’abrogation des décrets Darcos supprimant les heures de classe pour les élèves et annualisant les obligations de service des enseignants, et pour le rétablissement des 2 heures d’enseignement pour tous les élèves,

- s’opposent à une définition locale du service des enseignants et demandent le respect d’horaires et d’obligations de service déterminés nationalement pour tous !

- demandent à Monsieur l’Inspecteur d’Académie le respect de l’affectation des personnels : aucun enseignant du premier degré ne peut être contraint de faire tout ou partie de son service dans une autre école que son affectation prononcée par la CAPD et actée par un arrêté de nomination, ...»

FO considère que c’est la réponse à apporter au ministre Darcos et invite les représentants des autres syndicats représentés au CTPD à s’y associer.

 

Par ailleurs les délégués du personnels FO souhaiteraient avoir communication de la liste des postes vacants avant la CAPD de samedi.

 

Martine DUPUY

Pour la fédération FO de l’enseignement.