SNUDI FORCE OUVRIERE

6, rue Gaston Lauriau – 93513 Montreuil cédex

Tel : 01 56 93 22 66 – Fax : 01 56 93 22 67

e - mail : snudifo@dial.oleane.com - Site internet : http://www.fo-snudi.fr/

 

 

IRRESPONSABLE !

 

La loi d’orientation de 1975, dite « loi Lenoir », fait obligation à l’Etat de garantir à tous les enfants handicapés et/ou en grande difficulté le droit à une scolarité adaptée soit dans une école ordinaire, quand c’est possible, soit dans un établissement spécialisée, quand c’est nécessaire.

Elle reconnaît à l’Education nationale le devoir de recruter et de former les enseignants spécialisés nécessaires dans les 7 options spécifiques définies.  

C’est une commission indépendante (CDES, CCPE, CCSD) qui prononce, au cas par cas, les affectations correspondant aux besoins de chaque enfant selon la nature et le degré de son handicap et/ou difficulté et décide du taux de l’Allocation d’Education Spéciale.

Depuis des mois, le Snudi-FO, appuyé par la Fédération FO de l’Enseignement et la Confédération, exige des gouvernements successifs la création des places et postes nécessaires pour les 15 000 enfants handicapés actuellement sans solution dans les établissements spécialisés,  dans les hôpitaux de jour, les IME, IMPRO, structures spécialisées... ; l’interdiction des affectations « par défaut », les moyens nécessaires aux CDES pour effectuer leur travail sans pression politique et budgétaire, le recrutement et la formation des enseignants spécialisés et des psychologues scolaires  nécessaires.

 

Les pouvoirs publics répondent par le projet de loi Boisseau-Montchamp qui

 

l Abrogerait la loi de 1975 pour décréter administrativement que les enfants handicapés seront inscrits dans l’école de leur quartier, quel que soit leur handicap.

l Ferait disparaître « l’Education Spéciale » et remplacerait la CDES par une « commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées » où siègeront des personnes sans aucune compétence ni qualification et des élus politiques pour « prendre les décisions relatives à l’intégration scolaire ».

l Dénaturerait l’enseignement spécialisé qui devrait désormais n’être qu’un éventuel « complément » dans le cadre de « parcours individuels de formation ».

l Sortirait les jeunes handicapés de la sécurité sociale pour faire dépendre leur prise en charge d’une enveloppe financière limitative relevant de la charité publique.

 

La scolarisation d’un enfant en « milieu ordinaire » coûte 50 € par mois à l’Etat alors qu’elle revient en moyenne à 1 500 € dans une structure spécialisée.

 

Le Ministère n’a-t-il pas déjà supprimé le CAPSAIS pour réduire de moitié les heures de formation des enseignants spécialisés qu’il veut transformer en « centres de ressources », sortes d’auxiliaires d’intégration scolaire? Aucune classe concernée ne pourrait respecter de programme scolaire national. Chacun ferait comme il peut, avec sa seule bonne volonté, et éventuellement l’aide d’un auxiliaire de vie scolaire (AVS), emploi précaire au SMIC, sans formation ni qualification.

 

Le Snudi-FO appelle les parlementaires à rejeter ce projet de loi irresponsable.

 

Avec les personnels et les parents d’enfants handicapés, il exige le maintien des CDES pour des affectations déterminées exclusivement en fonction des besoins de chaque enfant selon le degré et la nature de son handicap, la création immédiate des 15000 places en établissements spécialisés nécessaires, le retour aux 800 heures de formation pour tous les enseignants spécialisés dont le recrutement doit permettre de pourvoir tous les postes vacants (9000 cette année !).

 

Il appelle les collègues confrontés à des décisions autoritaires d’intégration “par défaut” ou sans convention écrite en garantissant les conditions, à contacter sans attendre le syndicat.

 

Il participera au rassemblement organisé avec DSP

le mardi 15 juin à 18H30 à l’Assemblée nationale

et à la délégation qui sera reçue

au Ministère de la Santé

par le Secrétariat d’Etat aux personnes handicapées

 le mardi 22 juin

 

 

Ci dessous, l’appel de

 

 

DSP

Droit aux Soins et à une place adaptée pour les enfants handicapés

et/ou en grande difficulté

41 rue Raymond Losserand 75014 PARIS

Association loi 1901

 

 

Mardi 15 juin 2004 à 18h30 :

Rassemblement à l’Assemblée Nationale

Place du président Edouard Herriot – métro : Assemblée nationale

 

Le gouvernement s’apprête à faire voter au parlement la création d’une « Caisse Nationale pour la Solidarité et l’Autonomie » (CNSA) et la loi Boisseau-Montchamp sur le handicap destinée aux personnes handicapées (adultes et enfants ) et aussi aux personnes âgées.

 

Nous sommes des parents d’enfants ou d’adultes gravement malades et/ou handicapés, parfois polyhandicapés. Nous avons peur pour nos enfants.

Actuellement tous les soins qui leurs sont nécessaires leur sont remboursés à 100% par la Sécurité Sociale, leurs placements en établissements spécialisés quand ce sont des établissements de soins ou d’éducation spécialisée, leurs hospitalisations si nécessaires, sont prises en charge par la Sécurité Sociale.

 

Ce sont des droits.

 

Depuis des années, nous luttons pour obtenir l’application de ces droits donc la création des 45000 places dont 15000 pour les enfants dans les établissements spécialisés.

 

Et demain, que se passerait-il avec la CNSA et la loi Boisseau-Montchamp ?

Non seulement ils n’auraient pas les places dans ces établissements, mais il est écrit en toutes lettres que les enfants handicapés, quelle que soit la gravité de leur handicap, seront inscrits dans l’école ordinaire la plus proche de leur domicile.

Pour l’immense majorité d’entre eux qu’est ce que cela voudra dire ? Qu’ils resteront tout simplement sans soins et sans éducation spécialisée, à domicile où nous ne pourrons pas leur apporter  ce dont ils ont besoin.

 

Et leurs soins ?

 

Auraient-ils encore droit à leurs soins s’ils étaient soustraits à la Sécurité Sociale ?

 

Avec les professionnels qui soignent nos enfants et qui assurent leurs prises en charges  dans les établissements spécialisés qui leurs sont nécessaires, nous disons :

 

Non à la création de cette caisse qui génère une discrimination à leur encontre.

Non à la loi Boisseau-Montchamp sur le handicap. Oui à la création immédiate des 45.000 places dans les établissements spécialisés dont 15.000 pour les enfants.

Oui aux prises en charge à 100% de tous les soins qui leurs sont nécessaires

Oui à l’éducation spécialisée.

 

Le mardi 15 juin 2004 à 18 h 30 nous nous rassemblerons devant l’Assemblée Nationale pour dire aux parlementaires :

Ne votez pas ces lois d’exclusion des droits,

Ne votez pas ces lois de discrimination,

Ce serait un crime à l’encontre des personnes les plus vulnérables qui sont aussi les plus respectables.

 

appel adopté par les participants au meeting débat (1) du 5 juin  2004 organisé à l’initiative de DSP.

 

 

(1) Après une table ronde avec le Dr R. Salbreux Vice Président de DSP et des parents venus exposer l'urgence de leur situation concrète, sont intervenus : le Dr P. Rivière Président de DSP ; M. H. Galy, Président du CDTHED (Comité pour le Droit au travail et l'égalité des droits) ; M. M. Landron du SNUDI-FO ; M. P. Corbeix de la FNAS-FO ; le Dr P. Debat AMDDDM (Association médicale de défense de la déontologie et des droits des malades) et le Dr G. Diebolt, psychiatre.

Ont soutenu aussi cette initiative de DSP et/ou ont adressé des messages de sympathie: l'ANAS (Association Nationale des Assistants de Service Social ), le SMedEN (syndicat des médecins de l'éducation nationale FO), M. F. Roque président d'ADEPO, (Association de Défense des Polyhandicapés), l'AMC (Association des médecins de CDES).Le projet de loi Boisseau-Montchamp décrète que tous les enfants handicapés devraient être scolarisés dans l’école de leur quartier et fait disparaître « l’Education Spéciale ».