SNUDI FORCE OUVRIERE 13

13, Rue de l'Académie - 13001 - Marseille. Tel.: 04 91 00 34 22 – 06 20 76 11 87  FAX.: 04 91 33 55 62

www.snudifo13.org  contact@snudifo13.org

 

 

Martine DUPUY, Secrétaire départementale

Marseille, le 15 septembre 2008

 

à M. l’Inspecteur d’Académie

Directeur des Services Départementaux de l’Education Nationale

du département des Bouches du Rhône

 

Objet : Problèmes posés par la mise en oeuvre des heures d’aide personnalisée

 

Monsieur l’Inspecteur d’Académie,

 

Lors du CTPD de rentrée j’ai souhaité attirer votre attention sur les problèmes posées par l’organisation des 60 heures d’aide personnalisée.

Si, comme vous nous l’avez dit, votre circulaire du 9 juin posait des « garde-fous », certains IEN font parvenir dans les écoles des circulaires où ces repères se transforment en véritables contraintes qui dépassent les exigences des textes réglementaires qui régissent les obligations de services des enseignants.

Lors du groupe de travail du 11 septembre, j’ai lu un extrait de celle qui, à notre connaissance, pose le plus de problèmes (…) par l’obligation qu’elle impose aux enseignants de maternelle d’aller effectuer leurs heures d’aide personnalisée à l’école élémentaire.

Or la circulaires n° 2008-105 du 6 août 2008, sur les obligations de service des personnels enseignants du premier précise bien dans la répartition des 108 heures (Chapitre 1, paragraphe B, alinéa 1) : « 60 heures consacrées à des actions d’aide personnalisées ou à du travail en groupes restreints, notamment en maternelle, auprès des élèves rencontrant des difficultés dans leur apprentissages… ». Ce sont ces termes qui figurent dans votre propre circulaire.

 

Dans un premier temps, j’ai communiqué aux enseignants vos réponses.

Vendredi, j’ai été alertée par les enseignants de l’école maternelle XXX qui venaient de recevoir un coup de téléphone de leur IEN, refusant de prendre en compte le nombre d’élèves proposés pour ces heures d’aide personnalisée.

J’ai essayé bien sûr de joindre Monsieur l’Inspecteur de XXX à son bureau vendredi après-midi, il n’a pu me répondre au téléphone étant encore en réunion à 17 h, ni me contacter ensuite, alors que j’avais laissé mes coordonnées à sa secrétaire. Vu l’urgence et les échéances pour la communication du nombre d’élèves, je suis contrainte de vous adresser ce courrier.

Cette école est en ZEP, elle compte 150 élèves pour 6 classes, deux classes de TPS/PS, une classe de PS/MS, une classe de MS, une classe de MS/GS et une classe de GS. De nombreux parents ne parlent pas ou peu français. L’acquisition des compétences langagières est un enjeu majeur pour les écoles de ce quartier, encore plus qu’ailleurs.

Le conseil des maîtres avait choisi de proposer 33 élèves pour les heures d’aide personnalisée :

- 4 non locuteurs français et 4 non parleurs en PS

- 8 élèves de MS rencontrant des difficultés importantes dans différents domaines (langagiers, confiance en soi, apprentissages…)

- 17 élèves de GS ayant un retard scolaire très important, au-delà des problèmes langagiers.

L’IEN a fait part aux enseignantes de sa décision de ne retenir que 12 élèves de GS, les menaçant de sanction si elles n’obtempéraient pas.

 

Par ailleurs, que les équipes de circonscription se proposent pour aider les maîtres dans la mise en place de ce dispositif et la définition de son contenu est certainement légitime mais un cadrage rigide, des consignes contraignantes quant à l’organisation (préparation, supports et matériel pour les élèves, correction, évaluation…) entraîne au contraire stress, surcharge de travail, exaspération et découragement de nos collègues !

 

Cette rentrée est difficile pour tout le monde avec les perturbations dues aux ajustements de carte scolaire de septembre, aux retards dans les nominations, en particulier pour les compléments de service des collègues travaillant à temps partiel, à la mise en place de la nouvelle organisation de la semaine et à l’organisation de ces heures d’aide personnalisées.

L’administration a demandé aux équipes de réfléchir à la mise en place du dispositif, avant même la parution des textes réglementaires de cet été, dans l’urgence, en fin d’année scolaire et bien souvent, ils ont du tout réorganiser, modifier à la rentrée pour entrer dans le cadre fixé par leur IEN. Des directives qui arrivent sur les bureaux, même virtuels, des directeurs chaque matin constituent une pression difficilement supportable.

 

Attachés à la défense des conditions de travail des enseignants et de l’école publique, je vous demande, Monsieur l’Inspecteur d’Académie, de bien vouloir intervenir auprès des IEN, comme vous l’aviez évoqué au CTPD, concernant l’organisation de l’aide personnalisée, par rapport aux problèmes que j’avais soulevés :

- non obligation pour les enseignants de maternelle d’aller effectuer ces heures en élémentaire,

- durée de l’aide (60 h au total, ce ne peut être 2h devant élèves par semaine, toute l’année),

- cas particulier des collègues sur quatre ¼ de décharge,

- « souplesse » dans la durée de la pause méridienne de 1h30…

- respect de la prérogative du conseil des maîtres quant au choix des élèves et la nature des actions de soutien.

Et en tout état de cause, d’intervenir auprès de l’IEN de XXX pour que soient respectés le choix par les conseils des maîtres des élèves concernés pour le « soutien » et la non obligation pour les enseignants de maternelle d’aller effectuer ces heures à l’école élémentaire conformément aux textes réglementaires.

 

Je vous pris de bien vouloir recevoir, Monsieur l’Inspecteur d’Académie, l’expression de ma parfaite considération.